🗞️-Article- Quel est l’impact environnemental du cinéma ?
Analyse d’une industrie qui tente de se réinventer à l’ère du réchauffement climatique 🌱🎬
Aujourd’hui dans la newsletter je souhaitais aborder un sujet que je trouve très rarement abordé.
Nous sommes dans une époque où chaque industrie tente de trouver des solutions pour impacter le moins possible l’environnement.
🎥 L’industrie du cinéma n’échappe pas à ce questionnement.
Des chiffres qui parlent …
Rien que pour les productions françaises, ce secteur produit plus de 1,7 millions de tonnes de gaz à effet de serre (la moitié de cette empreinte carbone étant liée aux consommations de plateformes de streaming)
Cela représente l’émission carbone d’une ville d’un peu moins de 200 000 habitants.
Aux États-Unis, l’industrie du cinéma se positionne comme la deuxième industrie la plus polluante juste après l’industrie pétrolière.
Quelques exemples
Le film James Bond « Spectre » réalisé par Sam Mendes a détruit des véhicules pour une somme qui frôle les 30 millions d'euros
Le tournage du film Expendables 2 réalisé par Simon West dans une grotte en Bulgarie a provoqué un effondrement de la population de chauves souris dans cette zone.
« Plusieurs milliers de chauve-souris manquent dans la grotte Devetachka depuis notre dernier décompte en janvier où les colonies comptaient 33 000 spécimens », a déclaré Boïan Petrov, un expert du musée d'Histoire naturelle de Sofia
Source Agence France Presse
Autre exemple, dans une célèbre scène d’Apocalypse Now dans laquelle une forêt de palmiers brûle, il y’a eu des immenses créations de feux à base de pneus pour créer une fumée épaisse associée à 4 500 litres d’essence pour brûler le tout.
Enfin, James Cameron qui malgré son engagement pour la défense des océans a du lui aussi faire des concessions. C’est par exemple le cas pour son film Titanic où il a utilisé 85 millions de litres d’eau (soit environ 34 piscines olympiques) qu’il a injecté dans un bassin construit spécialement pour le décor de plus de 200 mètres.
Quelles solutions pour le futur d’un cinéma « plus propre » (du moins sur la partie production) ?
Des solution commencent à voir le jour notamment en France comme par exemple avec le label Ecoprod qui est une démarche collective lancée en 2009 avec l’aide du CNC.
Pour rappel, le Centre National du Cinéma contribue au financement d’une partie du cinéma français en ponctionnant 10,7 % du prix de chaque place de cinéma vendue.
Ecoprod propose un Eco Bonus de 15% du montant de l’aide accordée au productions qui s’engageant dans plusieurs démarches qui rendent les tournages plus vertueux.
Le Guide de l’Eco-production rassemble des conseils pour rendre les tournages plus écologiques
Par exemple :
S’engager dans la démarche le plus en amont possible avec les diffuseurs, les financeurs, les prestataires et l’équipe de production
Agir au sein de pôles « métier » déterminés en se fixant des objectifs réalistes sans perturber les impératifs de production
Utiliser la démarche comme un challenge pour l’équipe et comme vecteur de communication externe
Garder en tête les trois R : réduire, réutiliser, recycler, maîtres mots du guide.
Source CNC.fr
Carbon Clap 🎬
Depuis le 1er janvier 2024, les productions doivent joindre aux demandes de financements auprès du CNC un bilan carbone (le Carbon Clap) des projets candidats afin d’obtenir les aides nécessaires à la réalisation des projets.
Aujourd’hui il y’a déjà plus de 200 structures de l’audiovisuel qui sont signataires pour avancer vers des démarches plus responsables et respectueuses de l’environnement
Petite vidéo explicative animée par la directrice des opérations de l’association Ecoprod (source CST)
Les États-unis commencent également à emboîter le pas à la france en créant leur propre "guide pour une production verte", poussé par l'association du cinéma américain (MPAA) qui souhaite aider et inciter les grands studios à changer leur façon d’appréhender une production.
Enfin je terminerai sur le dernier point de cette analyse, l’impact de l’exploitation des films en salles.
Aù-delà de l’industrie de la création, l’association de recommandations pour une société décarbonnée « The Shift Project » (dont Jean-Marc Jancovici en est le président) a publié un rapport détaillé qui se nomme « Décarbonons la culture »
Le Shift Project s’est également penché sur une partie non visible de l’iceberg 🧊 à savoir une évaluation de l’impact carbone de la partie exploitation en salles qui représenterait en France 1,1 million de tonnes d’équivalent CO² par an
Ce rapport permet de trouver des pistes de réflexions pour améliorer l’impact de l’exploitation en salles.
J’espère que vous aurez apprécié cet article qui traite d’un point culturel sous un angle différent, merci pour votre fidélité 🙏
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Merci 🙏
Excellent sujet ! 😉