Ultimate Spider-Man (2024), acte 2 pour la sortie française !
Dans ce second tome de Ultimate Universe nous retrouvons de nouveau la série « Ultimate Spider-Man (2024) » où nous faisons cette fois-ci la connaissance du Bouffon Vert de ce nouvel univers. Nous découvrons que cette version du Bouffon a engagé un véritable combat acharné contre l’empire du Caïd. Ce tome nous présente également la naissance d’un partenariat inattendu entre Spider-Man et le Bouffon Vert.
Bonne ou mauvaise idée ? La question reste ouverte, mais cette dynamique ajoute une tension que je trouve captivante car les deux personnages ont des approches très différentes.
Une vie quotidienne réaliste avec une complicité touchante avec Mary Jane
L’un des gros points positifs de cette série est de voir enfin un Peter Parker adulte qui mène une vie posée avec des problèmes de tous les jours. Ce second tome nous montre que Peter est toujours en phase d’apprentissage dans son rôle de Spider-Man, une initiation tardive contrairement à ce que nous connaissons du perso dans son univers habituel. Je trouve cette notion très intéressante car il découvre ses pouvoirs en tant qu’adulte et non en tant qu’adolescent. Il possède déjà dans cet univers d’un bagage de vie qui lui permet d’avoir une approche beaucoup plus cérébral de son rôle de héros. À noter sur cette série un second gros point positif, l’alchimie qu’il y’a entre Mary Jane et Peter qui est grandement mise en avant rendant les personnages beaucoup plus humains et attachants.
Côté dessins nous retrouvons par moments un Spidey dans des poses très « arachnide » rappelant le style de Todd McFarlane. Cependant, Marco Checchetto injecte son propre style inimitable avec par exemple l’utilisation de toiles très géométriques, beaucoup moins organiques que les fameuses « toiles spaghetti » de McFarlane. Certains arrière-plans (je pense notamment à ceux avec des pigeons en pleins vol à la manière des films de John Woo) apportent selon moi une esthétique très cinématographique à ce comics.
Des séries secondaires inégales…
La présence de Ultimate X-Men (2024), pilotée par Peach Momoko est de mon point de vue un choix discutable. En effet, le style narratif très manga de cette série me semble totalement hors sujet, sa construction un peu brouillonne tend à perdre le.la lecteur.trice au fil des pages. Je fais l’effort de lire ce récit mais je trouve qu’il est trop éloigné de l’univers Marvel Comics.
En revanche, l’histoire d’Ultimate Black Panther se distingue par sa qualité et la profondeur de son récit. Nous explorons dans ce récit le thème de la trahison qui menace de ronger le Wakanda de l’intérieur. Pour faire face à cette menace sournoise, T’Challa prend la décision de partir seul à l’extérieur de son royaume afin d’identifier et de combattre les ennemis qui complotent contre le Wakanda. La menace inquiète d’autant plus T’Challa, car il semblerait qu’elle émane d’une personne de confiance. Une intrigue intéressante qui mêle suspense et enjeux personnels.
Le voyage temporel, clé de voûte de la série Ultimates 2024
L’arc principal d’Ultimates 2024 dirigé par Jonathan Hickman propose une intrigue complexe autour des héros qui cherchent désespérément à réparer le flux temporel qui a été diaboliquement modifié par le Créateur. Comme à son habitude, Hickman ne facilite pas la tâche aux lecteurs et lectrices et exige une lecture attentive. Les clins d’œil à la série « The Ultimates » de 2002 sont très appréciables et surtout très subtiles. Cependant je trouve que les dessins manquent parfois de détails notamment au niveau des visages. Des artistes comme Nic Klein ou Olivier Coipel auraient été je pense de très bons choix pour rester dans la lignée de Marco Checchetto.
🔍-ANALYSE DU FORMAT DE PANINI COMICS-
Je n’ai clairement pas pour habitude de donner mon avis sur Panini Comics, mais avec ce second tome, il me semble important de partager mon ressenti concernant leur politique éditoriale. Elle reflète à mon sens les difficultés actuelles que traverse le marché des comics en France.
Si l’intrigue de Ultimate Spider-Man et des séries liées à l’événement Ultimates reste prometteuse (à l’exception de Ultimate X-Men), je trouve en revanche le format de publication de Panini très décevant. Proposer seulement une seule et unique issue* par tome pour la série principale (Ultimates 24) ainsi que des séries secondaires inégales ralentit et rend la lecture laborieuse.
C’est très dommage car la série Ultimates mérite une expérience de lecture fluide avec de véritables cliffhangers pour conclure chaque tome.
Mon analyse me pousse à penser qu’il aurait été pertinent d’opter pour un format de publication plus cohérent comme par exemple une collection de 100% Marvel pour chaque série.
💰Le budget, nerf de la guerre ?
Panini propose ce comics en deux versions, une version souple à 16 € et une version rigide à 22 €.
Je reste convaincu que le principal problème réside dans le rapport qualité-prix. Le marché des comics, comme n’importe quel marché va dépendre de l’accessibilité financière, des prix trop élevés peuvent très rapidement freiner son développement et ainsi décourager les lecteurs.trices.
Pour 16 €, cette édition rassemble un total de 7 issues. Un format qui rappelle fortement les éditions kiosque (qui étaient disponibles en librairies et chez les marchands de journaux) mais avec un prix bien plus élevé que par le passé.
*Singleissue : format de publication d’origine des comics aux USA. Il s’agit d’un format fin et souple composé d’une vingtaine de pages de comics avec par moment des publicités. Les issues sont publiées mensuellement.
À titre de comparaison, en 2012 la version kiosque d’Ultimate Universe proposait six issues pour seulement 5,70 €. Certes, l’inflation est passée par là, le coût du papier a augmenté, etc… mais le prix a tout de même presque triplé (pour la version souple) en 12 ans.
Pour 5,70 €, il était beaucoup moins frustrant d’accepter une série ou un format un peu en deçà.
Aujourd’hui, débourser 16 € (voire 22 € pour une version cartonnée) pour une expérience similaire rend l’édition beaucoup moins attractive.
Avec ce format de publication, les lecteurs et lectrices n’ont pas vraiment le choix pour suivre à la fois l’arc principal « Ultimates 24 » et l’histoire de Spider-Man. Au final, il est certain que beaucoup rachèteront ces séries en format Marvel Deluxe(un beau format rigide au prix d’environ 30/32 € qui rassemble les récits d’une seule série) qui permet de pouvoir lire soit uniquement Spider-Man, l’arc principal d’Ultimates, ou bien encore Ultimate Black Panther séparément.
Pour conclure mon analyse
En tenant compte de la fragilité du marché des comics en France, je pense que la stratégie éditoriale adoptée par Panini pour cette série risque de décourager sur le long terme les lecteurs et lectrices francophones.
En effet, ce choix pousse soit à attendre une version Marvel Deluxe, soit à se tourner directement vers la V.O. pour bénéficier d’un plus large choix de séries et surtout du matériau d’origine, souvent bien plus précieux qu’une traduction.
Je pense également que cette politique de prix à la hausse (globale, qui ne concerne pas uniquement Panini) contribue indirectement à fragiliser davantage les librairies spécialisées déjà mises à mal dans une société où les loisirs, comme la lecture, ne sont malheureusement plus une priorité dans le budget des ménages.
« Je tiens sincèrement à vous remercier pour votre fidélité tout au long de cette année. J’espère que mes articles vous ont intéressé et surtout donné envie de découvrir les contenus que j’ai partagés avec vous.
Je vous donne rendez-vous en 2025 pour de nouvelles aventures, que ce soit à travers la newsletter ou bien avec le Podcast.
Je vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année 🎄 »
Bravo pour le travail accompli cette année de ton côté ! 😉👍